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Grande tendance 6 : L’espérance de vie en santé va augmenter plus rapidement que l’espérance de vie

Avant que la pandémie mette fin aux activités de groupe, la dernière partie de mon cours de cardiovélo consistait en une série d’étirements. Lorsque l’entraîneur démarrait cette partie, je commençais par me souvenir du conseil judicieux de mon physiothérapeute, « Préférez la qualité à la quantité » et je décidais de faire ma propre série d’un petit nombre d’étirements de plus longue durée (pour une meilleure qualité).

Aujourd’hui, je me demande si l’argument de la qualité plutôt que la quantité exercera une pression pour augmenter l’espérance de vie en santé plus rapidement que la durée de vie totale.


Situation actuelle

Voyons tout d’abord la définition du terme. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’espérance de vie en santé est le nombre d’années qu’une personne peut espérer vivre en « bonne santé » (sans contracter de maladies ou subir des blessures), également appelée « espérance de vie ajustée en fonction de la santé » (EVAS).

Les estimations de l’Organisation mondiale de la santé montrent la progression de l’espérance de vie (EV) et de l’EVAS des personnes âgées de 60 ans (hommes et femmes confondus) entre 2000 et 2019 au Canada, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Source: Estimations de l’Organisation mondiale de la santé

Ces chiffres révèlent une tendance similaire montrant que la toute dernière génération de personnes âgées passe plus de temps à la fin de leur vie en mauvaise santé dans l’ensemble des trois pays. La prochaine génération pourra-t-elle changer cette situation?

Situation future

Nous savons tous que de nombreux facteurs positifs et négatifs influencent l’espérance de vie et l’espérance de vie en santé. Ma vision pour les 20 prochaines années est que l’écart entre l’EVAS et l’EV au Canada, au Royaume-Uni et aux États-Unis va se réduire. Autrement dit, que l’amélioration de la qualité de vie prévaudra sur la durée de vie.

Cette prévision s’appuie sur mon appréciation de la génération des baby-boomers qui est une génération fascinante pour quelqu’un de la génération suivante. Pour moi, les personnes de la génération des baby-boomers sont celles nées entre 1946 et 1964. L’explosion des naissances qui a eu lieu au cours de cette période (après la Seconde Guerre mondiale et avant la diffusion généralisée des moyens de contraception) a conduit à une génération beaucoup plus importante que la précédente et la suivante. Les personnes de cette génération qui ont présentement entre 57 et 75 ans auront une grande influence sur l’évolution de l’EV et de l’EVAS.

Les baby-boomers sont arrivés à l’âge adulte à une époque de prospérité sans précédent et ont suscité des transformations sociales considérables. Ils sont souvent décrits comme des personnes à l’attitude contestataire, expérimentant de nouvelles choses et adoptant des nouvelles technologies et cultures.

Examinons maintenant la situation sous plusieurs angles pour déterminer le pointage entre l’augmentation de la qualité de vie et celle de la durée de vie.

Regard sur la démographie

L’incidence des facteurs démographiques de l’imposante génération des baby-boomers vieillissants va très certainement exercer davantage de pression sur nos systèmes de santé. Ces derniers seront-ils en mesure de faire face à la demande accrue (et aux augmentations éventuelles des coûts et des pénuries de main-d’œuvre) due au passage d’une population plus âgée ayant davantage de problèmes de santé?

Cela pourrait créer un cercle vicieux avec des coûts de santé accrus à la charge d’une plus petite population de contribuables, entraînant des soins de moindre qualité.

Comment le gouvernement réagira-t-il face à cette demande accrue? Pourrait-il mettre l’accent sur une offre bonifiée de services de soins à domicile? Pourrait-il mettre l’accent sur la prévention en augmentant les taxes sur les produits « dangereux pour la santé », ce qui pourrait avoir des répercussions économiques?

La démographie accorde 1 point pour la quantité.

Regard sur la santé

À cause du vieillissement de la population, les défis liés à l’« allongement des périodes d’invalidités », les personnes handicapées vivant plus longtemps que par le passé, se poursuivront probablement et même augmenteront au fil du temps.

La génération des baby-boomers est-elle en meilleure santé à l’âge de la retraite que la génération précédente? Nous observons d’une part que la prise de conscience en matière de forme physique, d’exercice et d’alimentation est plus ancrée dans la culture, l’idée qu’il vaut mieux prévenir que guérir ayant peut-être trouvé un écho parmi cette génération. Toutefois, nous observons d’autre part une tendance générale à la réduction des efforts physiques et à l’accroissement de l’obésité et des maladies chroniques.

La santé accorde 1 point pour la quantité et 1 point pour la qualité.

Regard sur la culture

Les baby-boomers accordent de l’importance à l’engagement social, adoptent des comportements liés à un mode de vie sain et ont de grandes attentes en matière de bien-être et d’indépendance jusqu’à un âge avancé. Cela me porte à croire que cette génération fera beaucoup d’efforts pour se maintenir en bonne santé.

Je pense que cela est accentué par une reconnaissance croissante de l’évolution de la qualité de vie chez les baby-boomers par rapport à la génération de leurs parents. Au Canada, cet aspect est souligné par la législation sur l’aide médicale à mourir mise en place il y a quelques années.

La culture accorde 1 point pour la qualité.

Si l’on combine tous ces éléments

Ayant eu de nombreuses possibilités, que pense la génération des baby-boomers des limites intrinsèques liées à une vie en mauvaise santé?

Ayant pu contrôler bien des aspects de leur vie, comment les baby-boomers feront-ils face aux inévitables deuils causés par le vieillissement?

Le pointage est de 2 points pour la qualité et la quantité, mais, étant optimiste, je pense que l’ensemble est supérieur à la somme des parties en matière de qualité. C’est-à-dire que l’interaction des facteurs m’amène à attribuer un autre point à la qualité. À mon avis, peut-être influencée par mon physiothérapeute qui fait partie de la génération des baby-boomers, la qualité prévaudra en fin de compte sur la quantité et l’espérance de vie en santé augmentera plus rapidement que l’espérance de vie.

Pointage final : qualité = 3 et quantité = 2.

Qu’en pensez-vous?

Que feriez-vous si vous deviez choisir entre la qualité de vie et la durée de vie? J’aimerais beaucoup savoir ce que vous en pensez!

France Panneton, chef, stratégie retraite, Canada

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