Question:
Comment la surmortalité canadienne a-t-elle évolué en 2022?
Réponse:
La surmortalité au Canada (basée sur les attentes pré-pandémiques) a considérablement augmenté depuis le début de 2022. Alors qu’elle était de 5,7 % en 2020, 7,5 % en 2021, la surmortalité a atteint 13,5 % en 2022, un nombre bien plus élevé qu’aux États-Unis (≈10 % en 2022) et en Angleterre (≈6 % en 2022)*. Alors que le nombre de décès attribuables à la COVID-19 a augmenté, le nombre de décès non liés à la COVID-19 a également augmenté.
Le graphique ci-dessous illustre les décès hebdomadaires estimés entre 2020 et 2022 au Canada. La ligne pointillée représente les décès attendus selon les attentes pré-pandémiques, calculés et publiés par Statistique Canada sur la base des données de 2016 à 2019. Les décès excédentaires sont tous les décès au-dessus de la ligne pointillée des décès attendus dans le graphique. Tel qu’illustré dans le graphique, la surmortalité a culminé au début de 2022, a brièvement diminué en février-mars 2022 et a ensuite augmenté pour atteindre des niveaux constamment élevés pour le reste de l’année.
Sources: Statistique Canada (Tableau 13-10-0792-01) et Gouvernement du Canada (Mise à jour sur l’épidémiologie de la COVID-19).
Les points clés à retenir
- La surmortalité a considérablement augmenté depuis le début de 2022.
- La dernière vague importante de la pandémie de COVID-19 a été la vague Omicron, qui s'est produite en janvier-février 2022. Depuis, la surmortalité est restée constamment élevée (après une brève baisse en février-mars).
- Les données présentées représentent la population canadienne en général. Il existe des variations régionales significatives au niveaux des décès excédentaires. L'ouest du Canada (C.-B., AB, SK) a connu les niveaux de surmortalité les plus élevés (16 à 20 % plus de décès que prévu).
- Même si la COVID-19 demeure un facteur important, les données sur les causes de décès suggèrent que d'autres facteurs contribuent à la surmortalité au Canada.
Les questions essentielles sont les suivantes:
- Quelles sont les causes sous-jacentes de la surmortalité observée en 2022? S'agit-il d'effets indirects de la pandémie, de décès liés à la COVID-19 incorrectement enregistrés ou entièrement attribuable à autre chose? La surmortalité affecte-t-elle toutes les tranches d’âge ou seulement certaines tranches d’âge? Est-ce que la surmortalité persistera en 2023 et au-delà (si oui, pour combien de temps)?
- Qu'est-ce que cela signifiera pour les régimes de retraite PD qui essaient de comprendre la « nouvelle normalité » des taux de mortalité à la suite de la pandémie COVID-19?
- Comment devrions-nous refléter cette tendance émergente lors de la modélisation des hypothèses de mortalité future?
Qu’en pensez-vous?
Si vous souhaitez en savoir plus sur la surmortalité au Canada en 2022, sur ce qui a pu la causer et si l’on s’attend à ce qu’elle perdure, regardez notre webinaire sur le sujet.
*Remarque: au moment de la rédaction, nous ne disposions pas de données pour l’ensemble du Royaume-Uni. Tout au long de la pandémie, la surmortalité a généralement été plus faible en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord qu’en Angleterre. Il est donc probable que la surmortalité au Royaume-Uni soit légèrement inférieure à celle de l’Angleterre.