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VitaMines Santé : COVID-19 et cancer – La prévention au point mort?

La pandémie de COVID-19 a bouleversé des vies à bien des égards au cours des 15 derniers mois (et ce n’est pas fini!).

En date du 15 juin 2021, on dénombrait 176 millions de cas confirmés et 3,8 millions de décès dans le monde. La crise a entraîné des changements importants dans les hôpitaux, tant sur le plan des services offerts que de la volonté des patients de s’y rendre. Un aspect sur lequel il vaut la peine de s’attarder est celui de la réduction du nombre de dépistages de cancer.



Dépistages de cancer et COVID-19

Face au nombre record d’admissions de patients atteints de la COVID-19 dans les hôpitaux du monde entier et aux ressources mobilisées pour lutter contre la pandémie, de nombreuses autres interventions ont été retardées ou carrément annulées. L’offre de services de cancérologie, y compris les dépistages, a sensiblement diminué au cours de la pandémie, car certains ont été définis comme étant moins prioritaires, et les patients, inquiets d’être exposés à la COVID-19 dans les hôpitaux, ont été plus réticents à s’y rendre.

Une étude américaine réalisée en novembre 2020 (en anglais) a utilisé les données d’un important bureau central de demandes de règlement pour soins médicaux afin de déterminer l’incidence de la COVID-19 sur la population américaine atteinte de cancer. L’étude a notamment révélé une diminution considérable, d’une année sur l’autre, du nombre de dépistages, de visites, de traitements et d’opérations liés au cancer. L’étude a comparé la période de référence de mars 2019 à juillet 2019 à celle de mars 2020 à juillet 2020 pour quatre types de cancer différents. Au plus fort de la première vague pandémique, les dépistages ont reculé de 85 %, 75 %, 74 % et 56 % pour les cancers du sein, du côlon, de la prostate et du poumon, respectivement.

Source: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33253013/

Source: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33253013/ (en anglais)


Un sondage (en anglais) du Réseau canadien des survivants du cancer a révélé que 54 % des patients atteints d’un cancer ont vu leur rendez-vous de soins déplacé, reporté ou annulé à cause de la COVID-19. Pour les patients en prédiagnostic ou récemment diagnostiqués, ce taux était encore plus élevé, soit environ 75 %.

Incidence du report des dépistages

Il n’est peut-être pas surprenant de constater que les chances de survie et l’espérance de vie restante d’une personne sont d’autant plus élevées si le cancer est détecté à un stade précoce. Les experts affirment qu’en général, les cancers sont plus faciles à traiter à un stade précoce (en anglais), et qu’en raison des retards de dépistage, les cancers peuvent se propager davantage avant d’être détectés.

Selon une étude de modélisation réalisée au Royaume-Uni en juillet 2020 (en anglais), la COVID-19 entraînerait une augmentation de 7,9 % à 9,6 % des décès causés par le cancer du sein jusqu’à 5 ans après le diagnostic. L’étude a révélé des augmentations similaires pour d’autres types de cancer, tels que le cancer colorectal (de 15,3 % à 16,6 %), le cancer du poumon (de 4,8 % à 5,3 %) et le cancer de l’œsophage (de 5,8 % à 6,0 %).

Une méta-étude réalisée en novembre 2020 (en anglais) aux États-Unis, qui portait sur sept types de cancer différents (vessie, sein, côlon, rectum, poumon, col de l’utérus, tête et cou), s’est penchée sur l’incidence des retards de traitement sur le taux de mortalité. Elle a permis de déterminer que pour chaque retard de quatre semaines dans le traitement du cancer, la mortalité augmentait sensiblement pour tous les types de cancer, de 1 à 6 % pour le cancer du poumon à environ 23 % pour le cancer du col de l’utérus.

Les retards vont probablement s’aggraver avant que la situation ne s’améliore

Jusqu’à présent, les études sur les retards dans le traitement du cancer se sont naturellement concentrées sur la première vague de COVID-19. Des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont également connu une deuxième et une troisième vagues, qui ont continué à peser sur les systèmes de soins de santé, entraînant des retards supplémentaires.

Combien de temps faudra-t-il pour rattraper le retard et revenir là où nous aurions été sans la COVID-19? La demande de services liés au cancer augmentera à mesure que les patients (dont beaucoup se trouveront à un stade de cancer plus avancé) chercheront à rattraper les rendez-vous manqués. Combien de temps faudra-t-il aux systèmes de soins de santé, déjà mis à rude épreuve, pour revenir aux niveaux de service antérieurs à la pandémie, puis pour s’adapter à la demande supplémentaire? Le vieillissement de la population, qui entraîne déjà une hausse de la demande, ne fera qu’accentuer la pression.

Qu’est-ce que cela signifie pour les régimes de retraite et les assureurs?

Les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la société pourraient se faire sentir pendant de nombreuses années. La surmortalité (c’est-à-dire le nombre de décès excédentaires par rapport au nombre de décès attendus) a atteint des sommets historiques en 2020, aussi bien aux États-Unis (+14,8 %) et au Royaume-Uni (+13,5 %) qu’au Canada (+6,5 %). L’incidence directe sur les régimes de retraite et les assureurs n’a pas encore été quantifiée, car les conséquences de la COVID-19 sur la population générale pourraient être différentes de celles sur la population de retraités.

Comme nous l’avons mentionné, les retards dans le dépistage du cancer auront des effets à long terme, les experts prévoyant que l’ augmentation du taux de mortalité (en anglais) se poursuivra au-delà de 2030 et s’accentuera au fil du temps. Selon des données de Statistique Canada, l’amélioration des traitements contre le cancer joue un grand rôle dans l’accroissement de la longévité des plus jeunes retraités (soit ceux âgés de 65 à 74 ans), qui disposent habituellement du passif le plus élevé (voir le graphique ci-contre), ce qui pourrait avoir un effet important sur le passif des régimes de retraite.

Source : Analyse de Club Vita basée sur les données de Statistique Canada. https://www150.statcan.gc.ca/t...

La hausse de la mortalité causée par les retards de dépistage du cancer pourrait-elle mener à des « années perdues » dans l’accroissement de la longévité, ou même à des baisses de l’espérance de vie? Si oui, pendant combien de temps? Et cet impact serait-il ressenti de manière égale dans les différents groupes socioéconomiques?

Seul le temps nous dira comment évoluera la situation, tant pour la population générale que pour les retraités. Club Vita a créé ses propres scénarios de longévité liés à la COVID-19 afin d’aider ses membres à comprendre et à quantifier les scénarios éventuels pour les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada. Les fournisseurs de régimes de retraite et les assureurs devront continuellement surveiller la situation et ajuster leurs attentes en fonction de l’expérience acquise.

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